L’Opéra de Paris place les mots
aux premières loges.
Faire valser les codes
Dès que l’on dit « opéra », l’imaginaire se met en route, entre fauteuils rouges et chants lyriques. Classique. Le problème, c’est que si ces représentations parlent aux passionnés, elles ont plus de mal à convaincre des publics élargis et notamment les jeunes. Face à ce constat, l’Opéra de Paris a initié depuis plusieurs années une stratégie d’accessibilité au plus grand nombre. Confiée à Dream On, cette mission a notamment donné naissance en 2016 à une nouvelle signature, « L’Opéra n’attend que vous ».
Du teasing, même à l’opéra
Cette année, même combat, avec une campagne décalée très rédac qui s’affiche sur nos quais de métro. Un mélange audacieux de visuels envoûtants et de textes décalés qui donnent un air de jamais vu sur des œuvres classiques. Une manière populaire et contemporaine de raconter l’histoire, qui interpelle et joue l’affinité totale avec le lieu d’exposition, le métro. Qui aurait pu avoir envie de se faire spoiler sur Tristan et Isolde ? De faire un pas de côté et de laisser passer son métro pour lire la fin de Bérénice ? Du métro à l’Opéra, il n’y a qu’un entrechat à franchir pour entrer dans la Décadance !
Ces dialogues qui s’opèrent entre l’affiche et celui qui la regarde entre deux métros ne sont d’ailleurs pas sans rappeler celles d’Innocent, une marque qui affectionne tout particulièrement le procédé.
Lever de rideau sur une communication novatrice
Comme une évidence, cette série d’affiches marque un peu plus encore le virage que l’Opéra de Paris semble avoir amorcé depuis quelques saisons. En 2014 déjà, l’arrivée de Benjamin Millepied avait contribué à faire souffler un vent de nouveauté dans les rangs de l’Opéra ainsi que dans sa programmation. Une tendance qui s’était confirmée un an plus tard, quand l’Opéra de Paris avait inauguré 3e Scène, son espace entièrement numérique. Début 2018, Dream On avait également signé une autre campagne qui bouclait sur « Extraordinaire tous les jours ». Tranchant avec les codes jusqu’à présent établis, la campagne s’amusait des tenues portées par le public les soirs de spectacles. Tantôt chics. Tantôt froissées. Symbolisant l’éclectisme de cette institution moderne de 350 ans, ces représentations invitaient les plus jeunes à prendre eux aussi leur place et à entrer dans la danse.