Le lit délie sa langue.
Avec le Musée de la Grande Guerre.
En 2011, le dernier homme ayant combattu lors de la Première Guerre mondiale est mort. Un an plus tard, c’était au tour de la dernière femme. Alors cette année, tandis que l’on célèbre le centenaire de la Der des Ders, plus personne n’est là pour en parler. Personne, vraiment ? Car en pleine page des journaux de 2018, un lit datant de 14-18 semble délier sa langue. Délivrer ses histoires. Libérer ses secrets. Ceux de Louise et Auguste, précisément. Amoureux à une époque où le temps n’était pas à la romance. Et où les événements politiques ont fait le lit de l’horreur. Sous la plume de DDB Paris, le Musée de la Grande Guerre a fait parler les objets. Témoins infatigables de l’Histoire qui s’écrit. Du temps qui file. Des gens qui passent. Au détour d’une campagne presse, de films et d’une installation en Gare de l’Est, le lit ne dit pourtant rien des tranchées. Des prisonniers. Du rationnement. Préférant témoigner de la séparation soudaine. Du matelas dont le moelleux n’a pas adouci la douleur de l’attente. De la mauvaise nouvelle qui a fini par arriver. Du côté de la couche qui restera éternellement vide. Une cloche de mariage et une besace de facteur ayant aussi uni leurs voix à celle du lit, on devine alors ce qu’il s’est joué dans les chambres à coucher. Les salons. Les cours des maisons. Par leur simple présence, ces objets du quotidien témoignent de la vie de nos aïeux. Émeuvent. Permettent de ne jamais oublier.
Crédits :
Agence : DDB Paris
Directeur de la création : Alexander Kalchev
Concepteur-rédacteur : Jean-François Bouchet
Directeur artistique : Emmanuel Courteau