Anstagrammes.
États d'âme en anagrammes.
Jusqu'ici, tout va mal
2016. Luc Dagognet s’ennuie. A des envies d’ailleurs. De nouveaux frissons. Il commence alors à jouer à Ruzzle. Forme et déforme des mots avec des lettres mélangées. Il y passe du temps. Beaucoup. Observe que cette activité « entraîne une certaine plasticité du cerveau » et que les mots finissent par s’imposer à lui. Des anagrammes, plus précisément. Il crée alors Anstagrammes sur le réseau social presque éponyme. C’est le début d’une aventure à plus de 2 000 abonnés. Un petit succès surprise pour celui à qui tout arrive presque par hasard. Mais reprenons depuis le début.
Communicant malgré lui
Alors qu’il est lycéen, la vocation littéraire de Luc est contrariée par son père. Ni une, ni deux, les mots tombent aux oubliettes. Au profit des chiffres. Le jeune homme prépare un bac scientifique. Plus tard, il n’échappe pas non plus à la prépa éco et finit par faire ses classes à l’ESSEC. Le chemin semble tracé. Sa rencontre avec la publicité ? Un non-choix. Il doit absolument trouver un stage et l’un de ses amis l’encourage à postuler chez BETC. Luc se présente à l’entretien avec deux uniques références : la signature « Mercurochrome, le pansement des héros » et le roman de Frédéric Beigbeder, 99 francs… Contre toute attente – et un entretien de rattrapage ! – il est retenu comme chef de pub. Puis planneur. Puis directeur du développement de BETC Content. Avant de découvrir que le pouvoir de sa force n’est pas là, mais à la rédac ! Très vite, il s’essaie sur Instagram et finit par démissionner. Nous sommes en 2016. Entouré de son frère Philippe et de son ami de toujours Nelson Burton, il fonde son agence, Le Side Car, où il officie aujourd’hui comme planneur-rédacteur-à-ses-heures. Et fier de l’être !
La vie pour inspiration
Au début, les posts de Luc Dagognet ne sont que de simples feuilles de papier. Photographiées. Accompagnées de brefs commentaires. Il y évoque les choses triviales de la vie. Le rhume. La famille. Les excès d’un repas dans une pizzeria napolitaine. Le tout vu par le prisme des anagrammes qu’il traque partout. À mesure que le temps passe, le lectorat grandit. Les posts s’étoffent. Attention, tentation : en lire un, c’est vouloir les lire tous. Parce que ce compte Instagram est le théâtre de mini-chroniques du quotidien. « Un carnet de bord sur un bord de carnet ». Passionnant. Définitivement une belle aventure pour ce Monsieur Hulot de la communication.